Un événement d’entrée d’eau de mer dans le lac est une opportunité unique et inattendue de comprendre comment les communautés microbiennes réagissent face à des changements drastiques du milieu. Trois catégories de réponses fonctionnelles de l’écosystème microbien peuvent être attendues : la résistance, la résilience ou l’apparition d’un état stable alternatif. Dans ce contexte, le projet SUBSILAKE propose une approche pluridisciplinaire à l’interface entre géochimie et écologie microbienne, avec pour objectif de détecter les éventuelles modifications de la biodiversité microbienne du Dziani Dzaha et de son fonctionnement, mais également de décrire et d’anticiper les conséquences de modifications plus profonde du lac par l’interaction avec le milieu marin. Les stratégies ciblées sont complémentaires et visent à i) réaliser des échantillonnages et des mesures sur site pour documenter d’éventuels changements et à défaut enrichir la base de connaissance déjà acquise; ii) tester expérimentalement en micro- et mésocosmes les conséquences d’entrée d’eau de mer, notamment les modifications induites dans la structure des communautés microbiennes et le fonctionnement biogéochimique ; et iii) modéliser les interactions microbiennes façonnées par l’environnement, pour prédire leur réponse face aux changements anticipés.
Depuis 2018, la naissance d’un volcan sous-marin 50 km à l’Est de l’archipel de Mayotte cause de nombreux tremblements de terre et une subsidence accrue des îles. Sur Petite-Terre, deuxième île de l’archipel par sa taille, se trouve le Dziani Dzaha, un lac de cratère thalassohalin. L’hypothèse centrale du projet SUBSILAKE postule que l’entrée d’eau de mer dans le Dziani Dzaha devrait perturber le fonctionnement de son écosystème.