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L’accroissement de la salinité dans les écosystèmes apparaît comme une conséquence de plus en plus évidente du changement climatique à l’échelle mondiale. Ceci est notamment vérifié dans les zones côtières et estuariennes. De nombreux estuaires inverses (salinité plus élevée en amont qu’à l’aval) se sont mis en place et posent des questions de gestion et de conservation de la biodiversité à différentes échelles (populations, écosystèmes,…), mais également au niveau des réponses adaptatives des traits de vie des organismes à l’hypersalinité.
L’estuaire et la rivière Saloum (Sénégal) représente un exemple d’estuaire inverse sahélien qui s’est mis en place depuis les années 70. La structure des peuplements et la variabilité de traits de vie notamment des poissons y ont été largement étudiées au cours des 20 dernières années, incluant tout particulièrement le tilapia Sarotherodon melanotheron capable de survivre jusqu’à des salinités de 130 ppt. Cette espèce émerge comme un modèle de réponse à l’hypersalinité, mais, en comparaison de l’étude des coûts sur les traits de vie, les connaissances sur les réponses moléculaires liées à l’adaptation à l’hypersalinité restent limitées. En s’appuyant notamment sur le génome d’une espèce proche (tilapia du Nil, Oreochromis niloticus) et le développement de la transcriptomique haut-débit, Hype-SalSa souhaite identifier une partie des signatures moléculaires de l’adaptation à l’hypersalinité chez cette espèce candidate à l’aquaculture en Afrique de l’Ouest. Cette étude constituerait un des premiers travaux sur l’adaptation à l’hypersalinité à l’échelle génomique chez un poisson sur les organes régulateurs et effecteurs de l’osmorégulation traités parallèlement (branchie, rein, intestin postérieur, hypophyse), l’adaptation à l’hyposalinité ayant été maintes fois traitée. Il permettrait ainsi de jeter des bases pour d’autres études cherchant à identifier l’architecture génétique de l’hypersalinité, tant dans le domaine appliqué que de la recherche fondamentale.