L’urbanisation des zones côtières a entrainé des changements extrêmes et irréversibles sur les écosystèmes marins. La destruction des habitats naturels subtidaux qui en résulte est considérée comme une des plus grandes menaces pour la diversité des populations et des écosystèmes marins, notamment en Méditerranée. C’est pourquoi de plus en plus d’opérations de restauration écologique visant à limiter l’impact des infrastructures «grises» sur les écosystèmes marins voient le jour dans les zones marines urbaines. A ce jour, les projets de restauration menés, notamment les ports, visent à accroitre la complexité tridimensionnelle des ouvrages (e.g. digues, quais, pontons) pour en augmenter la qualité en tant que nourriceries pour juvéniles de poissons, et ainsi contribuer au maintien des populations de poissons tout en assurant leurs fonctions premières. Si ces opérations de restauration montrent effectivement la recolonisation des sites par des juvéniles, elles ne s’intéressent néanmoins qu’à la structure physique de l’habitat et ne prennent généralement pas en compte l’influence des processus denso-indépendants, comme la qualité du milieu environnant. Or, les activités anthropiques font des zones marines urbaines, en particulier des ports, le réceptacle de multiples contaminations microbiologiques et chimiques pouvant impacter à la fois les sédiments et la colonne d’eau, et affectant négativement la physiologie, la santé, le comportement et la survie des organismes marins, en particulier des jeunes stades de poissons. Afin d’estimer si des opérations de restauration de nourriceries de poissons en zones marines urbaines peuvent atteindre leurs objectifs de maintien de la biodiversité, de la biomasse et de connectivité des populations, il est donc nécessaire d’évaluer au préalable l’impact de ce milieu particulier sur les juvéniles de poissons.
l’objectif de ce projet est de qualifier l’état physiologique des poissons marins côtiers en zones marines urbaines restaurées par comparaison à des zones non urbaines, et de tester l’existence d’une acclimatation et/ou d’une adaptation de la population générée par une phase juvénile en zone marine urbaine, et ainsi mieux contrôler les conditions de succès des opérations de restauration écologique dans ces milieux