Contexte
La mer Méditerranée est une des zones les plus pêchées et les moins régulées au monde avec 73% des stocks halieutiques en état de surexploitation (FAO, 2022). La biodiversité y est menacée par de multiples pressions anthropiques pouvant entrer en synergie avec la pêche et le réchauffement climatique dont les hausses de température sont estimés être 25% au-dessus de la moyenne globale (Cramer et al., 2018). Ayant pour objectif la protection de la biodiversité marine et ses contributions aux sociétés humaines, le réseau d'aires marines protégées (AMP) actuel représente 6% de la surface méditerranéenne et compte seulement 0,23% de zones en protection forte (Claudet et al., 2020), très en-deçà de l'objectif Aichi de la Convention sur la Diversité Biologique, qui fixait à 10% la surface de l'océan dédiée aux AMP en 2020, ré-évalué à 30% d'ici 2030, et des objectifs nationaux annoncés : 5% de réserves en protection forte dans les eaux françaises méditerranéennes d'ici 2027.
En France, des plans de gestion se mettent en place pour atteindre ces objectifs à l’horizon
2030 (Stratégie nationale pour les aires protégées 2030, Plan West-Med pour la flotte chalutière). Cependant, il n’existe pas d’approche concertée à l’échelle du bassin méditerranéen. De plus, l’expansion du réseau actuel d’Aires Marines Protégées doit pouvoir s’appuyer sur des avis scientifiques consolidés sur le positionnement et la taille optimale des réserves à l’échelle du bassin. Un ralentissement de la perte de biodiversité marine et une reconstitution des ressources halieutiques pourraient résulter d’une expansion du réseau d’AMP à condition que celles-ci soient stratégiquement placées d’un point de vue écologique mais aussi socio-économique, que leurs niveaux de protection soient élevés et que les moyens de suivi et de contrôle soient suffisants (Gill et al., 2017).
Objectifs
L’objectif de ce stage est de simuler des scénarios de gestion spatio-temporelle à grande échelle et de quantifier leurs effets sur les écosystèmes marins et sur les captures de pêche.
En particulier, il s’agira de tester :
1. L’effet combiné des fermetures saisonnières et permanentes
2. L’effet de la diminution de l’effort de pêche vs la mise en place de réserves de non-pêche
3. L’effet d’AMP à niveau de protection variables vs des réserves de non-pêche strictes
La mission principale sera de créer plusieurs scénarios de gestion s’appuyant sur la littérature
scientifique et les informations recueillies lors d’enquêtes de terrain réalisées en Méditerranée
française déclinées selon différentes flottilles de pêche (e.g., petite pêche côtière, chalutiers, senneurs) à l’échelle du bassin méditerranéen afin de :
- Quantifier les coûts/bénéfices en termes de captures des différentes flottilles dans un contexte d'expansion du réseau d'AMP
- Comparer les différents scénarios de gestion testés pour identifier les meilleurs scénarios de gestion pour protéger la biodiversité et reconstituer les stocks
Date : A partir de Janvier 2024 pour une durée de 5 à 6 mois (temps complet)
Candidature : voir fichier de description du poste.