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Hugues LEMONNIER
Je suis biologiste, titulaire d’une thèse de l’Université de La Rochelle centrée sur une approche pluridisciplinaire pour l’analyse des environnements associés à l’émergence de maladies dans les systèmes aquacoles. J’ai intégré l’IFREMER en août 1995 en tant que cadre de recherche en Nouvelle-Calédonie. J’ai obtenu une HDR sur le thème de la durabilité de la crevetticulture en 2022. Après 30 années passées en Nouvelle-Calédonie, je viens de rejoindre Le laboratoire IFREMER LEROC à Sète en tant que responsable. Après l'UMR ENTROPIE, j'intègre donc l'UMR MARBEC.
Mon cheminement scientifique
Ma phase « dynamique des agrosystèmes » (1996 – 2014) : Les différents projets et actions que j’ai développés au cours de cette période avaient pour objectif (i) de caractériser la dynamique des agrosystèmes aquacoles tropicaux et les processus écologiques conduisant aux mortalités des animaux élevés et (ii) de rechercher les facteurs de risque et des alternatives environnementales pour limiter leurs impacts. J’ai ainsi travaillé sur deux vibrioses qui touchent les élevages de Nouvelle-Calédonie en collaborant avec d’autres disciplines (pathologie, écophysiologie…) et sur les conséquences du développement aquacole et de l’émergence des viroses en Asie du Sud-Est à l’échelle des écosystèmes côtiers. J’ai initié une démarche de diversification et de mise en place d’une intensification écologique des filières, démarche qui consistait à penser les systèmes de production de manière plus intégrée pour limiter les intrants, augmenter leur plasticité et leur résilience, tout en conservant de bonnes performances de production. Parallèlement à ces travaux, j’ai conduit ou participé à plusieurs projets pour évaluer l’impact de l’aquaculture sur l’environnement littoral avec la mise en place de suivis (échantillonnages, sondes in situ, images aériennes et satellites…). J’ai aussi eu l’occasion de travailler sur une stratégie de réhabilitation des écosystèmes côtiers très dégradés par cette activité. Ses recherches m’ont amené à travailler à la définition de nouveaux outils pour traiter l’information toujours plus importante issue de ces filières (domaine du Big Data pour l’analyse des données complexes) et au développement de nouvelles technologies pour le suivi des différentes composantes de ces agrosystèmes (accès à des images satellites à haute résolution spatiale, à des résultats de modèles…).
Ma phase « dynamique côtière » (2012 – aujourd’hui) : Il y a 12 ans, j’ai commencé à diversifier mes actions autour du thème « vulnérabilité et résilience des écosystèmes marins tropicaux » et plus particulièrement sur les multiples pressions que subissent ces écosystèmes. La zone géographique associée à mes études était la zone côtière du lagon calédonien (estuaires et mangroves qui sont des écosystèmes sentinelles). J’ai dans ce cadre participé et/ou dirigé plusieurs projets dans lesquels j’ai travaillé sur les flux de matières dissoutes et particulaires le long du continuum terre–mer et sur les conséquences de certains apports (contaminants métalliques) sur différentes communautés (protistes, poissons, coraux). J’ai organisé en particulier des suivis in situ pour évaluer les conséquences du passage d’évènements extrêmes (cyclones et dépressions tropicales) sur les zones côtières et participé à l’analyse de certains processus physiques.
J’ai donc été amené tout au long de mon parcours à travailler dans le domaine des sciences de la durabilité en développant des approches pluridisciplinaires qui allient expérimentations, observations, modélisation et sciences des données, et ce à différentes échelles de temps et d’espace. Mon parcours a nécessité de mettre en place de nombreuses collaborations pour l’acquisition de l’information dans les domaines de l’écologie, de l’hydrobiologie, de la biogéochimie, de la chimie, de la zootechnie, de la pathologie, de la physiologie, de la géomatique et du traitement du signal.
L’encadrement et la médiation scientifique
Encadrement : Au cours de ma carrière, j’ai eu l’opportunité d’encadrer une quinzaine d’étudiants de master, ainsi que 6 doctorants. A ces expériences s’ajoute l’encadrement de 11 contrats à durée déterminée dont 8 Volontaires au Service Civil pour un ETP de 176 mois.
Médiation scientifique : A partir de 2010, je me suis fortement impliqué dans des actions de médiation scientifique dans le cadre (i) de la fête de la science en tant que correspondant Ifremer et (ii) du festival de l’image sous-marine, pour lequel j’ai été son directeur de 2012 à 2016. J’ai ainsi travaillé avec différentes institutions (Provinces, vice –rectorat, et associations environnementales) pour développer et organiser ce festival qui reste en 2024 un évènement incontournable du territoire. Ce festival organisé annuellement sur 4 jours a été pour moi l’occasion de mettre en place une politique de communication autour de l’environnement marin à travers l’image, en organisant des projections, des rencontres, des concours, la venue de nombreux scientifiques pour des conférences « grand public » et des ateliers interactifs pour les scolaires. Le travail incluait aussi la gestion d’une équipe de bénévoles et la stratégie de communication vis-à-vis des médias. En tant que photographe sous-marin, j’ai participé à plusieurs articles de vulgarisation sur la biodiversité tropicale marine pour des journaux locaux et nationaux (Télégramme de Brest, Nouvelles calédoniennes, Subaqua…).